C'est par une fin de journée douce, où des visages familiers au collège et d'autres plus anonymes invités pour l'occasion se retrouvaient, que la cérémonie succéda à la fête du sport.
Michel Bover avait revêtu un joli costume, après avoir évidemment donner un coup de main toute la journée pour les jeunes...
Simplement, mais de façon si touchante, il reçu la récompense pour services rendus à l'éducation nationale. Décoration bien méritée pour "notre" professeur.
Le discours de son ancien directeur en témoigne :
"Vous connaissez sans doute cette plaisanterie qui compare la
longueur d’un discours à celle des jupes des dames : trop court, indécent,
trop long, austère et décevant. Comme chacun sera impatient de féliciter M.
Michel BOVER et de s’installer devant le buffet, nous essaierons de rester dans
la zone médiane, en vous demandant l’attention que mérite Michel et la
solennité de cette courte et marquante cérémonie dans la vie d'un homme
consacré à l’éducation des jeunes.
La remise de décoration ne suit pas toujours la logique du
mérite, il arrive qu’elle soit la conséquence de faveurs administratives ou
affectives, et non la récompense d’un réel service rendu. Ce soir, nous pouvons
nous réjouir : le récipiendaire a droit à tous les éloges dus à un homme
voué au service de l’éducation des jeunes et de l’Institution qui l’organise. La
Direction d’Alpilles-Durance a eu la belle idée de baptiser la cour du collège
du nom de Michel BOVER, sans que cela ne suscite la moindre jalousie de ses
collègues, preuve évidente que l’initiative de cet honneur correspond à un
incontestable mérite. On se félicite parfois secrètement du départ d’un
collègue, parce qu’on ne le supportait plus guère, ou que l’on convoitait sa
place. Et bien je peux en témoigner, on
redoutait plutôt le départ à la retraite de M. BOVER, se demandant comment
remplacer un professeur capable de surveiller la cour de récréation,
accompagner le ramassage scolaire, organiser le fonctionnement de l’Association
Sportive, et ne jamais ni contester, ni bouder, ni se fâcher, dans le souci de
tous et de chacun.
M. BOVER a en 42 ans de service épuisé cinq directeurs d’Alpilles-Durance,
et chacun d’entre eux a reconnu ses qualités, un formidable goût du service,
une vraie modestie, une profonde bienveillance pour ses élèves, une patience de
berger, le souci constant de soulager la charge des autres. Ce petit mais
dynamique établissement licencie près du 1/3 de ses élèves dans une activité de
sport scolaire, une performance à mettre au crédit de Michel, infatigable
recruteur d’élèves pour l’éducation sportive. Combien de coupes récompensant
les participations victorieuses des jeunes d’Alpilles-Durance ornent l’accueil
du collège ! Combien de fois cet établissement a eu l’honneur d’être cité
dans des compétitions départementales ou régionales ! Et cela n’aurait pas
été sans le dévouement de Michel, fidèle sans faille à son devoir d’enseignant
et d’éducateur.
Dévoué et fidèle, professionnellement et personnellement,
Michel BOVER n’a pratiquement jamais été absent, même pendant les réunions
pédagogiques qui n’étaient pourtant pas le moment qu’il préférait, plus porté
vers l’action que vers la tétratrichotomie. (Coupage des cheveux en quatre !).
Il a suivi son chemin d’homme et d’enseignant avec droiture, traversant les
épreuves avec discrétion et dans l’authenticité des sentiments, lui dont les
yeux avaient été définitivement blessés lorsqu’il accomplissait son devoir de citoyen sous les drapeaux, en
Algérie. De l’Algérie natale, combien de français conservent une profonde
nostalgie ... Michel, sans amertume, l’éprouve également, mais y a puisé
l’énergie de son autre passion, les palmiers et les vergers d’agrumes qui
enchantaient le paysage de son enfance, au point de transformer une partie de
la propriété familiale de Vedène en jardin d’Alger la Blanche.
Voici qui est à l’honneur aujourd’hui : un jardinier et
un berger, jardinier d’enfants, berger patient et exemplaire, il honore sa
profession, ses collègues, sa famille, notre institution, l’Enseignement
Catholique et l’Education Nationale. C’est pourquoi, au
nom du ministre de l’Education Nationale et du Recteur de cette académie, M.
Michel BOVER, je vous fais chevalier dans l’ordre des Palmes Académiques."
Entouré de ses deux derniers chefs d'établissement Stéphane Gueit et Michel Carletti |